les « pied-humide », à Bellecour. Ces buvettes en plein air étaient très appréciées par les gones. (PHOTOS PIERRE AUGROS) |
Le café coquetier, avant la guerre de 1914, offrait en plus de la boisson, les œufs du jour, du beurre, du lait de vache, des fromages. Tout comme les épiceries qui faisaient « porte pots ». Une époque bénie pour les hommes, qui pouvaient, sans problème, faire leur courses, certes plus longues, mais bien moins fastueuses que dans certains grands magasins aujourd'hui.
Comment ne pas évoquer le cafetier-traiteur « Au roi des Gâteaux ", installé rue Bugeaud, puis quai Maréchal-Joffre. Le patron qui préparait de savoureux kouglofs au pain d'anis, était le grand-père de Louis Ludin, ancien président des Amis de Guignol. Laissons nous aller au fil des souvenirs: Léon de Lyon, rue Pléney, était une « épicerie-buvette et vins au détail », le café de Madrid accueille, le 25 juillet 1896, les frères Lumière, pour une première représentation de cinématographie. Le Mal-Assis, fondé en 1875 par AndréCornillot, qui obligeait ses clients à consommer debout au bar, le café Paufique 6, de la rue de la Barre, fréquenté par les étudiants de la faculté de médecine (le fils Louis sera plus tard, un célèbre professeur de médecine). « La Tassée» 20, rue de la Charité, lieu où sévit la famille Borgeot, date de 1867. « Le Tonneau », rue de la République, a été créé au XIX' siècle. Combien de noms évoquent un espace de temps pour les Lyonnais.
Pour conclure, il nous faut parler des « pied-humide ». Ces buvettes en plein air étaient très appréciées par les gones. Les tenanciers àl'évidence devaient faire preuve de courage. Nizier de Puits-Pelu nous les décrit: "Une échoppe où l'on vend du coco (tisane de réglisse, plus citron) l'été et l'hiver des bavaroises chauffées, sucrées, un sou le verre. Elle se compose d'un comptoir revê. tu d'étain, abrité d'un toit. » En 1914, on recensait 52 établissements de ce type. Aujourd'hui, ils sont bien moins nombreux: place Bellecour, devant l'entrée du parc de la Tête d'Or, sur les quais du Rhône et de la Saône.
Reste que, malgré des changements, le bistrot demeure un lieu irremplaçable. Les candidats aux élections les visitent à chaque scrutin, les Lyonnais ont, quant à eux, une tendre!)se particulière pour leur ambiance.
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